Tirage au platine, palladium

Nicolas Pirolet, Tirage au platin palladium

Historique

Le tirage au sel de platine ou de palladium est un procédé photographique noir et blanc très ancien. Il a été mis au point par William Willis en 1873. Le procédé au platine vécu ses heures de gloire entre la fin des années 1800 et le début des années 1900. Plusieurs compagnies vont même commercialiser des papiers au platine, puis quand le cours de ce métal augmente, ils se tourneront vers la fabrication de papier au palladium. Les cours des métaux augmentant très fortement entre les années 1910-1920, l’attrait pour ce procédé va commencer à  diminuer. Au début des années 1940 plus aucun papier au sel de platine ou de palladium ne sera fabriqué. Ce procédé sera très marginal jusque à la fin des années 1990.
 
Dans les années 2000 l’attrait pour le tirage au sel de platine et palladium regagne du terrain. Ceci pour différentes raisons. Premièrement pour contrer le côté industrielle que commence à prendre la photographie numérique, un certain nombre de photographes reviendront au procédés alternatifs (platine, palladium, cyanotype, Gomme bichromatée…). Le côté artisanal et unique de l’œuvre plait aux collectionneurs et aux amoureux de belles images. Le rendu d’un tirage platine a un redu unique qui ne peux être concurrencé par aucun autre procédé, et l’image, contrairement aux autre procédé, est inaltérable.


Description du procédé

Le procédé de tirage au sel de platine ou de palladium est un procédé photochimique de tirage par contact utilisant du platine ou du palladium pour former l’image, contrairement au tirage argentique ou l’image est formée de cristaux d’argent ou alors un tirage numérique jet d’encre ou la photo est constituée de colorant ou de pigment.
Ce procédé est totalement artisanal. Tout est fait à la main, de la préparation et du couchage de l’émulsion jusqu’au dernier lavage et séchage. Cela demande de l’attention, de l’expérience, de la minutie est beaucoup de temps.
 
Comme les sels de platine ou de palladium sont très peu sensibles à la lumière, on les associe à du ferrique oxalate qui lui est sensible à la lumière, plus particulièrement aux Ultra-Violet. Lors de l’exposition aux U.V. l’oxalate ferrique se transforme en oxalate ferreux formant une image assez pâle dominée par la couleur jaune-brun du ferrique Oxalate. Lors du développement dans un bain d’oxalate de potassium ou de citrate d’ammonium les sels ferreux sont éliminés le sel de platine ou de palladium sont réduit par l’action du révélateur à états métallique formant l’image définitive.
Le reste des sels ferreux et des sels nobles (platine ou palladium) sont ensuite dissous par le passage du tirage dans un bain clarification qui contient soit de l’acide oxalique, de l’acide citrique ou de l’acide chlorique. L’image est ensuite lavée longuement pour éliminer toute trace d’acide. Elle est ensuite séchée à l’air libre.
A ce moment-là l’image est terminée, elle est entièrement constituée de sels nobles, du platine ou du palladium ou de l’alliance des deux.

Platine ou Palladium ??

Comme dit précédemment, l’image peut être formée soit de sel de platine soit de palladium. Au départ seul le platine était utilisé. Mais au début du XXème siècle, avec l’explosion des cours des métaux nobles le palladium a commencé à être utilisé. A l’heure actuelle les deux métaux sont utilisés. On le choisi en fonction du rendu désiré et du prix. Le platine reste toujours plus cher que le palladium. En ce qui concerne le rendu, un tirage au palladium à des noirs chauds, presque brun chocolat, tandis qu’un tirage au platine aura des noirs profond et froid.

Le papier


Le rendu final d’une image au platine ou au palladium dépend beaucoup du choix du papier. A l’heure actuelle, il est assez difficile de trouver des bon papiers qui donneront de bon résultat pour un tirage platine ou palladium car les papiers qui sont actuellement fabriqué ont un PH basique par ajout de réserve alcaline à bas de carbonate de soude pour permettre une bonne conservation dans le temps. Ces papiers crée donc de gros problème lors du couchage de l’émulsion qui est acide, et qui réagira avec le papier qui à un PH basique conduisant à un résultat désastreux.
Fort heureusement, il reste quelques papiers de haute qualité à PH acide qui garantiront une grande qualité d’image et une conservation très longue.
Personnellement j’utilise du papier Arches Platines qui donne de très bons résultats et ont un rendu superbe.

Pourquoi un tirage au platine ou au palladium ?

Les principales caractéristiques d’un tirage au platine ou au palladium en font un procédé unique réservé à vos plus belles images sont :
Une très grande longévité. Comme le platine ou le palladium sont des métaux inoxydable et inaltérable, un tirage ne perdra jamais en qualité. Ca durée de vie est égal à la durée de vie du papier, donc plusieurs centaines d’année.
Sont rendu si particulier en font une technique imitable par aucun autre procédé. Son aspect totalement mate, le fait que les cristaux de métaux noble ne sont pas juste déposés en surface du papier mais incrusté dans les fibres du papier donne un velouté et une douceur hors du commun.
Le côté artisanal et totalement manuel du procédé font de chaque tirage, une œuvre unique !

La technologie au service des procédés anciens.

Le procédé au platine ou palladium est dit procédé de tirage par contact, ce qui signifie que le négatif est de la même taille que l’image final est n’est donc pas agrandi par un agrandisseur comme lors d’un tirage standard sur papier argentique. Il faut donc un négatif de grande taille. Il y a encore quelque année, la seule solution pour avoir un grand négatif était de faire ces prises de vue à la chambre grand format. Ou éventuellement de faire des agrandissements de pellicule 35 mm sur un négatif de la taille du tirage désiré à l’aide d’un agrandisseur.
Maintenant, avec l’amélioration des techniques d’impression jet d’encre et particulièrement l’arrivée des encres charbon Piezographie il est possible d’imprimer, à partir du scan d’un négatif 35mm ou d’une image numérique, un négatif de la taille du tirage désiré et ce de manière simple et économique en arrivant à obtenir quasiment la même qualité qu’un négatif sorti d’une chambre grand format.